Document publié en 1976 par Mr Raymond Brothier, 16700 Ruffec  (C)

Les émissions "pirates" de Radio Nanteuil-en-Vallée
Extraits de Presse (8)

LA CHARENTE-LIBRE du 31 mai 1962
    Le créateur de "Radio-Nanteuil-en-Vallée" a bénéficié de l’indulgence du Tribunal: 1F d’amende.
 
Angoulême, 30 mai. - Jovial et bon enfant comme il se doit pour un speaker-réalisateur, Raymond Brothier, vingt-neuf ans, le créateur de la "Radio des Vallées de Nanteuil", a fait bonne impression au Tribunal correctionnel d’Angoulême, devant lequel il comparaissait mercredi, pour avoir fait des émissions radiophoniques sans autorisation.
 
Il a été sympathique par la simplicité avec laquelle il a reconnu ses torts - avouant son ignorance de la législation - et on lui a été reconnaissant de n’avoir pas déplacé une masse de supporters. Cela pourtant lui aurait été facile, tous les membres de son "Club des Auditeurs" étant prêts à venir le soutenir. Ne disait-on pas que certains étaient même décidés à refuser de payer la taxe radiophonique s’il était condamné ?
 
C’est qu’on les regrette beaucoup, à Nanteuil, ces émissions "familiales" qui permettaient à toute la population de passer un agréable moment, les mercredis et samedis soir. Le maire, le Curé, le Receveur des P.T.T., le Cantonnier, etc., vous diront qu’ils étaient de fidèles auditeurs de la bande des 251 mètres.
Dès que l’on apprit que deux inspecteurs de la R.T.F., après une patiente écoute - l'histoire ne dit pas s’ils apprécièrent les émissions - avaient mis les scellés sur l’émetteur, ce fut la consternation générale. Une pétition fut signée dans toute la commune, suppliant les autorités compétentes de ne pas prendre la chose au sérieux.
 
L’indulgence générale

 
En définitive, cette requête a du être entendue, car personne n'a cherché à dramatiser l'affaire. Même le porte-parole de la R.T.F., M° Brochut, du Barreau de Paris, semble prêt à absoudre le pécheur. Mais il y a une loi et si tous les Brothier de toutes les communes de France se mettaient ainsi à faire des émissions "en petit comité", où irions-nous ?
 
C’est un peu comme si tout le monde se mettait à fabriquer des cigarettes...
- Il faut, dit-il, faire un exemple. La R.T.F. en fait une question de principe et demande le franc symbolique de dommages-intérêts.
 
Un Curé bricoleur

 
Le défenseur de M. Brothier, nous apprend qu'au fond tout est venu de ce que le curé de Montalembert, petite commune des Deux-Sèvres, où est né son client, est trop bricoleur. Passionné de radio, il inocula le virus au petit Raymond qui, âgé de sept ans, venait souvent le voir. Ensemble, ils montèrent même un poste-émetteur aussi clandestin que celui de Nanteuil. L'avocat s’empresse d'ailleurs d'ajouter que la prescription couvre ce premier délit.
Le virus fit des ravages et M. Brothier avoue maintenant aimer la radio "comme sa femme". C’est presque, au fond, un drame passionnel...
 
Le Tribunal a finalement tenu compte de tous les éléments jouant en faveur du prévenu et ne lui a infligé qu’une peine de principe 1 F d’amende avec sursis.
La RTF a obtenu le franc nouveau symbolique qu’elle demandait.
Dès la fin de l’audience, M. Brothier s'est empressé d'aller reprendre place à son stand de la Foire-Exposition de Ruffec, qu’il a baptisé "Radio-Nanteuil' et les nombreux curieux qui ne manquent pas de lui rendre visite ont déjà appris la bonne nouvelle.
 
Lors de la visite officielle de la Foire-Exposition de Ruffec, les personnalités n'ont d'ailleurs pas manqué de s'arrêter au stand de "Radio-Nanteuil".
 
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